Les mécanismes naturels qui engendrent le sommeil impliquent certes la mélatonine (hormone du sommeil), mais aussi plusieurs autres hormones : l’hormone de croissance, la prolactine, la TSH, l’hormone lutéinisante, l’œstrogène, la testostérone, l’ACTH, la sérotonine, l’angiotensine, l’aldostérone, l’insuline, le cortisol, etc. Un débalancement hormonal peut donc affecter le sommeil. D’ailleurs, bien des femmes se plaignent de troubles de sommeil à la ménopause. Pour contrer ceux-ci, plusieurs préconisent la prise de suppléments de mélatonine. Cependant, au même titre que la médication chimique, cette option ne devrait être qu’une « solution » temporaire accompagnant une stratégie visant à favoriser le rééquilibrage naturel du corps.
Étant donné que la sécrétion hormonale résulte de certains stimuli – lumière, obscurité, sons, émotions, nourriture, exercice, etc. –, on peut la stimuler ou l'atténuer, pour contribuer à l’amélioration du sommeil. Pour obtenir l’effet escompté, on optera pour des actions et des expositions à certains stimuli à des moments précis. Par exemple, en sachant que la sécrétion de la mélatonine s’enclenche dans l’obscurité et atteint un pic entre 2 h et 4 h du matin, on peut planifier ses expositions à la lumière et à l’obscurité et son horaire de sommeil en conséquence. De manière générale, on sait qu'il faut miser sur la tombée du jour pour laisser le corps libérer naturellement sa mélatonine, tout en ne tardant pas trop à aller se coucher, sans quoi, vers le milieu de la nuit, c’est le cortisol – hormone du stress et de l’éveil – qui prend le relais pour nous préparer au matin, rendant l’endormissement plus difficile. Le soir venu, on limitera l’exposition à la lumière artificielle et à la lumière bleue émise par les écrans (téléviseur, ordinateur, téléphone) pour ne pas inhiber la production de mélatonine. Si on ne respecte pas ces facteurs de base, on entrave soi-même son processus naturel de production de mélatonine. Prendre un supplément devient ainsi absurde…
Cela est d’autant plus vrai chez les enfants : en pleine croissance, ils ont une capacité de sécrétion hormonale maximale. À moins qu’ils ne soient atteints d’une condition particulière, ils ne devraient pas avoir besoin de supplémentation hormonale.
Prescrire de la mélatonine à un enfant pourrait même lui être néfaste.
En ce qui concerne l’alimentation, on peut parfois recommander plus de magnésium, de même que le contrôle de l’apport glycémique tout le long de la journée afin d’éviter les variations brutales de la sécrétion de l’insuline et, de ce fait, celles de l’énergie. Bien que la quantité de glucides nécessaire quotidiennement à chaque personne varie selon l’âge, le sexe, la taille, le poids et le niveau d’activité physique, il a été établi que les besoins généraux des adultes se situent entre 45 et 75 g par repas et entre 14 et 30 g par collation, au besoin. En utilisant une juste répartition des glucides, on parvient à maintenir une énergie constante pour vaquer à ses occupations le jour, de manière à préserver un niveau d’activité qui contrastera suffisamment avec le ralentissement de fin de journée, indiquant au corps qu’il est temps de se préparer au sommeil.
Ce ne sont là que quelques exemples parmi des tas d'autres qui nous permettent de stimuler naturellement les hormones du sommeil! Avant de se tourner vers des suppléments ou de la médication chimique, il faut d'abord faire ce qu'il faut pour que le corps accomplisse correctement son rôle! On peut ainsi apprendre à gérer son exposition aux stimuli et utiliser les bons stimuli au bon moment pour être en mesure de sécréter naturellement la quantité nécessaire d'hormones apaisantes pour bien dormir, le moment venu. Une fois que l'on comprend cela, on s'évite bien des casse-tête et on peut véritablement commencer à bien gérer naturellement son sommeil.
Nous nous penchons justement en profondeur sur ces questions dans la formation Stimuler naturellement les hormones du sommeil: bien dormir par les 5 sens dont la prochaine présentation aura lieu le 19 septembre 2020 en classe virtuelle en direct et en mode semi-privé, avec des participants de partout en francophonie!
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