Bien qu’une nouvelle tendance semble la démocratiser à une échelle de plus en plus large, la prise d’un supplément de mélatonine (hormone du sommeil) n’est pas souhaitable pour les enfants. La mélatonine était même auparavant interdite au Canada. Aucune preuve n’existe, à ce jour, de son innocuité chez de petits êtres en pleine croissance.
N’oublions pas que bien qu’il s’agisse d’un supplément naturel, la mélatonine est une hormone! Or, à moins d'une rare pathologie, un enfant en pleine croissance a déjà forcément tout ce qu’il faut pour produire ses hormones naturellement. Si celles-ci ne se sécrètent pas normalement, c’est davantage du côté des habitudes de vie (routine, exposition à la lumière, activité physique, alimentation, heures de lever et de coucher, nombre d’heures de sommeil, temps passé dehors, etc.) que nous devons d’abord regarder. Même des enfants aux prises avec le TDA(H) arrivent à avoir un sommeil de très bonne qualité quand ces facteurs sont bien contrôlés.
Donner une supplémentation hormonale pour dormir à un enfant pourrait débalancer sa propre production hormonale naturelle, et il s’avère que dans la presque totalité des cas, si elle est une option facile à court terme, ladite supplémentation n’est pas nécessaire; sans avoir non plus l’assurance qu’elle ne lui sera pas nuisible. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’une hormone synthétique destinée à combler (très ponctuellement) une carence, et que nous parlons ici d’un petit être en pleine croissance dont les facultés de sécrétion hormonale sont habituellement à pleine capacité… à condition, bien sûr, d’avoir les conditions favorables pour les sécréter! Ces conditions, c’est avant tout aux parents de les créer et de les enseigner. Et s’il y a garde partagée, il est d’autant plus important de maintenir une constance au plan du sommeil… Nous avons déjà la certitude que la mélatonine est nuisible à l’enfant au moins sur un plan : celui d’apprendre tout simplement à bien dormir!
Non seulement l’apprentissage du sommeil doit se faire en bas âge (car, répétons-le, le besoin de sommeil est inné, mais le savoir dormir, comme le savoir marcher, est acquis), mais donner à son enfant une aide extérieure pour dormir risque vite d’envoyer un message clair à son cerveau d’enfant : Je n’ai pas la capacité naturelle de dormir.
Sans mon comprimé, c’est impossible.
À force de faire cette association, l’enfant (comme l’adulte!) risque fortement de développer une insomnie persistante et une dépendance à son supplément. Il risque de PERDRE CONFIANCE en sa capacité naturelle de dormir! Ce conditionnement pourrait même se traduire, à l’adolescence, par une descente vers l’insomnie chronique; ce qu’il faut éviter à tout prix!
On ne doit pas systématiquement considérer handicapé l’enfant qui a un peu plus de mal que les autres à trouver le sommeil. Il faut, au contraire, lui fournir le cadre et les méthodes appropriés, lui apprendre l’importance, les fonctions et le plaisir du sommeil et lui enseigner à bien dormir naturellement! Pour cela, il faut déjà savoir, comme parent, quels sont les facteurs à considérer… Or, dans bien des cas, le parent doit lui-même réapprendre à dormir!
Extrait de notre guide pratique Réapprendre à dormir naturellement.
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